Fellation forcée – Partie 2
Texte initialement publié dans La Férule, section Effeuilleuse.
– Maintenant que je suis assis, dois-je fermer les yeux, Maîtresse ? me demande Azul.
Inutile. Je brandis, triomphale, un collier relié à des menottes par une courroie. Placée entre les épaules de mon soumis,, elle ploiera ses articulations jusqu’à la douleur. La fatigue le forcera vite à appuyer sur les menottes, tirant ainsi sur le collier qui comprime sa gorge. Face ou dos, confort ou contrainte, quelle option vais-je choisir ?
– La plus dure, Maîtresse ?
Gagné. Réglée au plus court, la courroie courbe tant les bras d’Azul que ses doigts frôlent sa nuque.
– Tu as mal, j’espère ?
Satisfaite par son oui, je l’attrape par les cheveux et propulse sous son nez l’énorme godemiché fixé à mon harnais. Azul le gobe sans un mot.
– Tenir la tête pendant la fellation… Tu te souviens de mon défi, n’est-ce pas ? Alors regarde-toi dans la glace !
Tête en avant, bras en arrière, captif, inerte, Azul se découvre poupée, ma tremblante poupée de chair. Une brusque coup de rein me fait buter contre sa glotte. Un haut-le-corps le soulève tandis que la salive coule de son nez.
– Et si je te prenais en photo ? Une jolie photo de toi attaché et souillé de bave… Tu aimerais ça, salope ?
Salope. L’insulte, inhabituelle venant de moi, le cueille comme une gifle. Je grince :
– Tu aimerais ça, petite salope, un portrait-souvenir ?
Je me redresse pour attraper mon appareil photo, un appareil d’avant les téléphones qui, maintenant, font tout. Mon sexe de silicone profondément enfoncé dans la bouche d’Azul, je pointe l’appareil dans sa direction.
L’objectif coulisse d’avant en arrière. Deux bips annoncent la mise au point. Le clic de l’obturateur fige Azul dans sa posture de soumission.
– Encore une, salope. Parfait, c’est dans la boîte ! Et maintenant…
Je le repousse pour le traîner à terre, sur le dos. Son buste écrase ses bras crispés. Inconfortable et douloureux, je sais. Je plie ses jambes et commence à jouer avec son sexe.
Impact.
Douceur.
Impact.
Douceur… voilà ce que je fais subir à sa verge bien dure, qui durcit encore davantage. De quoi le rendre fou, je sais.
Tétanisé, pantelant, Azul défaille d’asphyxie et de bonheur, si près de la jouissance qu’il semble évanoui. Je m’arrête pour roucouler à son oreille :
– Oh, mais si ça se trouve, tu n’auras pas la permission de jouir !
Il gronde de frustration. Dans le va-et-vient de mes mains qui frappent et caressent, donnent et reprennent, se tient ma puissance, une puissance torride puis glacée. Je sais que chez mon soumis, l’extrême frustration n’est jamais loin de la colère, qu’à cet instant il rêve sans doute de me maudire et de se libérer, mais comment le pourrait-il ? L’impuissance, l’injustice et mon plancher lui vrillent l’échine. Sa gorge le cuit. Son sexe bande. Il a mal. Il a honte. Et plus que tout, envie de jouir.
Parfait. Je me lève, esquisse un entrechat, chantonne un refrain à la mode, feins d’hésiter sur mes prochains sévices. Azul halète si fort que tous les voisins doivent l’entendre.
Jouir. Il veut jouir. Jouir. Jou-ir. Jouir !
– Allez, salope, debout !
Le saisissant à bras-le-corps, je le remets sur pieds. Ses jambes flageolent comme celles d’un chevreau. Alors que je le lâche il manque de tomber, tête la première contre le miroir qui clame sa défaite. Je demande :
– Cette courroie est un peu juste, non ?
Azul renifle d’indécision. Nier, c’est courir le risque que je n’y touche pas. Mais approuver, c’est peut-être courir le même risque. Comment savoir ?
– Tu ne réponds pas ? Ton choix !
Je le gifle fort, longtemps, sans pitié, jusqu’à ce que les larmes perlent à ses paupières. Et là seulement, sur cette ligne de crête, je m’arrête.
Je l’emmène dans la chambre, l’allonge sur le lit avec mille précautions.
– Repose-toi pendant que je cherche… Ça, non… Ça non plus… Ah, voilà !
Dans mon poing serré, une paire de liens, un bâillon-boule et le plus imposant godemiché de ma collection.
Zip, zip.
En un éclair voilà les chevilles d’Azul liées au lit et le bâillon coincé entre ses dents.
– Tu es si irrésistible comme ça… Si vulnérable aussi. Je t’ai déjà dit que ton visage perdu me fait bander ? Quel dommage de te l’enfoncer dans un coussin…
Et de joindre le geste à la parole. Est-ce tout ? Non. En levrette, le cul livré à mes caprices, Azul sent mon bassin peser sur sa croupe assez doucement pour préserver son équilibre et assez fermement pour lui interdire toute résistance. Le balancier de mon buste lui impose ma cadence, le piston de mes hanches exige mon tribut.
Azul se contracte. Le gode manque de ressortir. Je force ses chairs à se dilater et, impitoyable, l’empale jusqu’à la garde.
– Regarde-moi !
Ses yeux sont flous, sa verge tendue, son gland rubis.
– À présent, regarde-toi !
Je lui me désigne le miroir qui nous fait face. Par pudeur Azul semble éviter son reflet. Peut-être ne perçoit-il qu’un patchwork de peaux beiges, de mèches folles et d’iris lavande. Tête baissée, je vois mes petites mains crispées sur les hanches d’Azul puis, de part et d’autre de mes genoux, ses pieds si massifs qu’à côté, les miens ont l’air de miniatures.
– Regarde-toi, j’ai dit !
Azul obéit. Son regard flanche. Je sais qu’à cette seconde il se voit comme je le vois, moi, écartelé, cheveux collés, paupières révulsées et lèvres retroussées, souillé de bave et de morve, une énorme bite fichée dans le cul.
Nu.
Vulnérable.
Sodomisé.
– Ah… Tu es splendide !
Il nie du menton, ferme les yeux pour échapper à lui-même.
– C’est si bon, la honte… Cette phrase te rappelle quelque chose ?
Plus tard, après la jouissance, je tends à Azul un paquet-cadeau. À l’intérieur, une tulipe sur un écrin de satin rouge :
– Pour toi, ma salope. Avec un baiser au lieu d’une gifle.
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