Culottée

Lui venu « juste pour un café, histoire de « tâter la température » (« 30° dans L’Alambic », ai-je failli répondre) s’est vite retrouvé ligoté à même le sol. Mutine, je lui parle alors des gonzos, ces films pornos sans réel scénario,
« Bonjour Madame, c’est le plombier, je viens pour la fuite… », et conclus qu’avec les Dominas, on a tôt fait de ramper les fesses à l’air :
– Bonjour Maîtresse, je viens raboter votre parquet !
Il rit, fort, puis chuchote en confidence :
– Vous savez que j’aime les cordes, les entraves, l’étouffement… Mais je ne vous ai pas tout dit.
Je me penche, prête à recueillir ses confidences. Il sourit finement, sûr de son expérience des cordes au moins égale à la mienne.
– Et bien parfois, je l’avoue… je cherche… à m’échapper.

Je regarde son corps fin et souple en torsion, une jambe pliée vers l’avant, l’autre tirée loin dans son dos, ballerine dérisoire échouée sur le parquet de chêne.
– T’échapper, dis-tu ?
Je le bascule sur le côté, dégage et tords ses poignets flexibles, écrase sa poitrine dans le ciseau de mes cuisses jusqu’à lui couper le souffle.
– Essaie toujours, mais je doute que tu y arrives… Houdini.
– Et vous arriveriez aussi à me faire taire ? À la place d’un bâillon, vous pourriez utiliser…
– Ma culotte, Houdini ? Tu tombes mal, je n’en porte pas.

(Houdini : illusionniste américain spécialiste de l’évasion, connu pour s’échapper de camisoles de force, tonneau plongé dans l’eau, etc.)

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