Texte initialement publié sur mon site BDSM La Férule, laferule.com

Madame,

J’ai envie que Vous m’attachiez, que Vous fassiez glisser les cordes sur ma peau nue et que Vous les serriez, aussi fort que le désir que j’éprouve pour Vous.

J’ai envie que Vos cordes marquent ma chair, qu’elles y impriment leurs creux, leurs lignes, leurs trajectoires, conversation intime que nous n’avons cessé de tenir, sur un fil, pendant toutes ces heures où, côte à côte, nous n’avons pas parlé.

J’ai envie de repartir dans la nuit glacée d’hiver avec Vos marques brûlantes, comme un secret que j’emporte sous mes vêtements, d’y passer mes doigts et de les chérir sous la douche, puis dans mon lit, comme des cadeaux que Vous m’avez offerts. Vous n’êtes plus là mais Vous êtes là tout de même, Vous tout entière dans ces croisillons rouge bleuté qui pulsent nos heures obscures.

J’ai envie de sentir Votre chaleur, Vos bras qui m’entourent, Votre souffle sur mon cou, ce souffle qui s’accélère alors que mon corps bascule vers Vous, que ma tête roule sur Vos épaules, qu’à l’intérieur je lâche et je fonds, que je m’abandonne à Vous et que Vous le savez, même si Vous n’en direz rien.

J’ai envie, sans être sûre que Votre désir soit à l’égal du mien. Débuts fragiles, routes ébauchées qui ne mèneront peut-être nulle part, mais là n’est pas l’essentiel. L’essentiel, c’est mon désir, ce mouvement qui bruisse, montre, croît à l’intérieur et qui me porte vers Vous, fluide et libre. L’essentiel, c’est la joie, le désir, l’en-vie à me sentir arbre qui déploie ses branches.

J’ai envie.
Et ce soir, je Vous vois.

Ce texte vous a plu ? Envoyez-moi un ko-fi !
© Madame Lule, ne peut pas être utilisé, en tout ou partie, sans mon autorisation.