Réflexion sur la D*m pro

1- « Si ça me plaît je reviens. »

Voici un exemple de réponse de « soumis » qui me conduira à refuser une séance. Étonnant, non ?
Tout-e pro le sait : un visiteur qui a trouvé ce qu’il cherche aura envie de revenir (le fera-t-il, c’est une autre question). C’est l’évidence même. Qui reprendrait RV après un ratage complet et une alchimie zéro ?
Le dire, c’est autre chose. D’abord, il n’y en a pas besoin.
Ensuite, c’est clairement poser la future séance comme un bien consommable à évaluer sur le tripAdvisor du Q, 5 étoiles, satisfait-(pas) remboursé, le client est roi (non). Ce n’est pas l’esprit de ma pratique ni, partant, le type de personnes que je souhaite recevoir.
Enfin, c’est instiller – ou essayer d’instiller – un rapport de pouvoir : si toi, dans ton donjon, avec tes instruments, ton savoir-faire, ton corps, ta lingerie, tu me donnes ce que je veux (au hasard… jouir !), alors peut-être que je reviendrai te payer…
… mais seulement, seulement si je suis content. Cette tentative de renversement, voire de petit chantage discret qui tait son nom, toute pro le voit. Et oui, la domination, c’est leur métier.

2- Transaction, frustration

Une séance de domination est un rapport transactionnel qui repose sur une construction quasi théâtrale (l’inégalié, la hiérarchie). Cela n’a a priori pas de sens de demander à un visiteur pourquoi il me sollicite puis de ne suivre aucune de ses indications. Ce serait comme nier le contrat implicite qui l’a mené sur mon plancher : il est là pour une pratique, un fantasme, mon rôle est de les mettre en scène ou de refuser la séance.
Mais lui nier ce qu’il aime peut servir au moins deux intentions :

– le confronter à ses contradictions : « Je suis un vrai soumis » >< « Je vous dicte vos actes. »
Je suis agacée par les soumis qui se prétendent tels, n’ont que ce mot à la bouche, le brandissent comme un alibi ou un passe-droit pour mieux s’imposer, quand ils ne sont pas irrespectueux. Je préfère de loin un très concret « Je ne suis soumis qu’avec des conditions », « Ce n’est qu’une posture dans un jeu qui m’amuse tant que vous exaucez mes désirs ». Au moins le rapport-il est clair et la soumission bornée à un cadre précis.

– M’écarter des chemins de désir déjà tracés, connus de mon visiteur comme de moi-même, tester, chercher, créer de petites routes buissonnières… qui peuvent aussi s’avérer des impasses.

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