Madame Lule

Dominatrice à Paris

Fellation forcée – Partie 1

Texte initialement publié dans La Férule, section Effeuilleuse.


1er novembre, 21 h 34.
« Azul,
Voici le thème de mon premier défi de novembre : tenir la tête pendant la fellation. Devine le fantasme que je nourris à ce sujet et écris-le moi en détail. Rendu de ta copie demain matin, 9 h, sans retard ni faute d’orthographe.
Douce nuit à toi (preuve qu’on peut souhaiter de la tendresse sans en proposer beaucoup). »

2 novembre, 08 h 56.
« Maîtresse,
Tenir la tête pendant la fellation, écrivez-Vous. Un tel défi appelle au moins quatre déclinaisons ! L’une d’elles, je l’espère, correspondra à Votre fantasme. Si tel est le cas, à moi de deviner laquelle sous peine d’être puni. Si je me trompe, à Vous de me punir. Autant dire qu’il y a de fortes chances pour que Vous me punissiez…

Première déclinaison.
Sur mon lit, attaché en croix aux montants en fer, j’ai dû Vous abandonner mon corps. Vous m’avez frappé, mordu, pincé les tétons si fort que leur brun se mêle de rouge, marques de guerre qui Vous rappelleront longtemps à mon bon souvenir (comme si, de toute façon, j’étais capable de Vous oublier). Pas encore rassasiée de ma petite personne, Vous me caressez pour m’obliger à rebander. Mes hanches épousent Votre tempo, mes poignets tirent sur leurs chaînes.
À cet instant je n’ai qu’un rêve : que Votre bouche s’invite dans la danse, pour Vous tenir la tête pendant la fellation (oui, vous tenir la tête à Vous, Maîtresse ! Cette liberté, même virtuelle, me vaudra sans doute une solide correction…). Loin de mes fantasmes, la triste réalité se rappelle à moi : je ne suis qu’un pauvre soumis entravé et bien incapable de se contrôler. La preuve ? Alors que Vos doigts pressent mon gland, j’explose sans préavis. Vous Vous redressez, furieuse, et me giflez avec le foutre que je suis contraint d’avaler.
Moi aussi j’ai le devoir de goûter mon jus.
Merci, Maîtresse.

Deuxième déclinaison.
Après une virée au sex-shop, dans ma cage d’escalier. La minuterie s’éteint. Noir total. Silence. Vous riez, de ce petit rire cruel que j’ai appris à redouter. Pas le temps d’avoir peur, Vous m’empoignez par les cheveux, me traînez sur le palier puis me forcez à m’agenouiller contre une porte. Jupe relevée, Vous plaquez Votre sexe contre mon visage. Votre odeur est forte, presque suffocante. Je Vous respire.
À nouveau Votre rire. À nouveau ma peur. Je Vous entends tâtonner, fouiller le sac de courses, déchirer un emballage. S’agit-il des menottes, du martinet, d’un gode de gros calibre ? J’ai ma petite idée, mais la Vôtre va dépasser mes espérances.
Vous reculez d’un pas. Privé de Vos sucs, j’ouvre la bouche pour protester. Vous y engouffrez vos doigts pour baisser ma mâchoire et y planter un monstre de silicone. Épais. Long. Raide. Impitoyable. Avant, arrière, ses coups de piston m’emplissent jusqu’à la nausée.
– Applique-toi, Azul ! m’ordonnez-Vous quand je manque de vomir.
Pour mieux Vous obéir, je me cale, le cou bien droit, et Vous prends les mains. J’ai besoin de leur chaleur comme de vos encouragements. Tenez-moi la tête pendant la fellation, Madame, ou jamais je ne réussirai ma mission ! Vous qui me savez perfectionniste, Vous riez. Moi, je m’applique.
La minuterie se rallume. Une porte s’ouvre au dernier étage. Je voudrais Vous implorer d’arrêter mon épreuve, c’est Louise, ma charmante voisine de palier, mais, la bouche farcie, j’en suis incapable. Avez-Vous seulement entendu sa cavalcade dans l’escalier ? J’en doute. Votre frénésie à me défoncer abolit tout ce qui n’est pas le va-et-vient de mes dents à ma gorge.
Votre rythme s’accélère. J’étouffe. Cette fois, je vais vomir. Et mourir. De honte.
Louise se rapproche. Elle est à présent à l’étage au-dessus, elle va tourner le coin, nous surprendre… Vous Vous retirez brutalement de ma gorge, jetez le gode dans le sac de courses et m’obligez à relever le menton.
Je salue la belle intruse la face maculée de bave.

Troisième déclinaison.
Dans Votre chambre, un samedi matin. Vous portez Votre joli pyjama turquoise et moi, ma seule tenue d’Adam. Ma lourde laisse relie mon collier de soumis à la fenêtre entrebâillée. Transi, je proteste. Vous menacez de me bâillonner car, dites-Vous, mes caprices sont comme mes exigences, déplacées.
« Une vraie chochotte, Azul ! » Vous moquez-Vous. Mon « Chochotte, vraiment ? » frondeur me vaut une gifle. Méritée, j’en conviens, mais Vous me connaissez : c’est plus fort que moi, il faut que je la ramène et m’en repente. Voilà d’ailleurs que Vous me menacez d’ouvrir les rideaux. Comme je Vous en sais parfaitement capable, je chouine d’une toute petite voix. Vous me fixez avec cet air terrible entre déception, malice et colère, avant de prendre une décision : ne tirer qu’un rideau, un seul, pour me montrer aux yeux de l’immeuble d’en face tandis que Vous, Vous restez invisible.
– Des récriminations, chochotte ?
Vous Vous penchez vers moi, à peine, en veillant à rester cachée. Craindriez-Vous les voisins ? Je souris, je ne Vous savais pas si réservée… Ma nouvelle insolence me vaut d’être puni.
Un, Vous me bandez les yeux.
Deux, Vous serrez rudement mon collier.
Trois, Vous me branlez en me giflant à tour de bras. Aveuglé, étranglé, excité, je bascule en avant. Vous me retenez en raillant ma maladresse. Piqué à vif, je boude.
– Susceptible, chochotte ?
Susceptible, oui. Je tente de fuir Votre poigne (pour aller où ? Mystère !), perds l’équilibre et bascule pour de bon contre Vos jambes. Ma laisse se tend. Mon collier m’étouffe. Je gargouille. Je tousse.
– Reprends ta position, chochotte !
Je me redresse à grand peine, et sûrement trop lentement : une grêle de coups s’abat sur ma tête, ma poitrine, ma verge, mes couilles, mes jambes. Pas une partie de mon corps n’est épargnée ! Mes petits cris de douleur déchaînent Votre hilarité.
Vous me tordez le nez. Vous m’embrassez. Vous me branlez. Vous susurrez que vous m’attacherez comme un goret, avec de la ficelle à gigot, avant de m’enculer à la fenêtre puis d’ameuter les voisins pour qu’ils assistent à mon embrochage et me livrerez, les quatre pattes ouvertes, aux assauts des mieux membrés.
– Tu auras des raisons de couiner, chochotte ! Ils prendront des tours dans ton cul pour te gicler dessus. Quant à les arrêter, n’y compte pas : je les encouragerai avant de baiser le gagnant !
Je pleure de rage et de convoitise.
– Frustrée, chochotte ?
Ma fierté ravale mes sanglots.
– Ouvre ta bouche ! Grand !
Vous y fourrez votre main droite jusqu’à la garde, me bloquez la tête de la gauche.
– Branle-toi ! Vite ! Jouis ! Un, deux trois, quatre…
Cinq, j’explose en hurlant. Abandonné à Votre étreinte, je pleure de gratitude. Vous léchez mes larmes de chochotte comblée.

Quatrième déclinaison.
Désolée Maîtresse, ce numéro n’est pas attribué… La raison ? Vous m’avez mis le bâillon-boule.
Muettement vôtre,
Azul. »

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Écrit par Madame Lule, Dominatrice à Paris.
Tous droits réservés.

 

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