Paroxysme

Je suis nu devant Madame Lule. Musique d’ambiance. Elle effleure toutes les parties de mon corps avec la chemise de nuit en satin qu’elle m’a demandé d’apporter. Je n’avais jamais réalisé toutes les parties de mon corps qui peuvent faire l’objet d’une stimulation érotique.
Parfois son corps effleure le mien.
Je perds la notion du temps. Des tremblements parcourent mon corps.

Madame Lule me conduit et me place dos à la Croix de saint André. Lentement elle entoure mes poignets et mes chevilles de foulards en soie puis les attache aux extrémités de la croix avec des entraves en cuir. Elle ajoute des sangles au niveau de mon abdomen et de mon thorax m’ôtant toute liberté de mouvement. Les effleurements et la sensation de dépendance totale ajoute à  mon excitation. 

– Petit ou grand ?
– Petit.

J’ignore qu’il s’agit de la taille de la pince qu’elle extrait d’un tiroir et qu’elle s’empresse de placer sur mon mamelon. La douleur est intense mais supportable. Elle rit en otant la pince, augmentant la douleur et me promet une douleur encore plus intense lorsqu’elle remettra la pince. Dont acte.

Elle se munit d’un nouvel accessoire, un martinet avec lequel elle flagelle mon sexe et mes bourses avec mesure. Je découvre cette nouvelle douleur redoutable.

Puis Madame Lule me présente un nouvel ami, la langue de dragon, assène un coup sec mais à peine prononcé sur ma cuisse. 

– Aïe !
Madame Lule rit : 
– C’était juste une caresse.

Je tremble de faire plus ample connaissance avec cet ami. Enfin elle exhibe un nouvel accessoire,  les dents de Kali, qu’elle menace de fixer sur mon scrotum. 

– Orange. 

Sauvé. Mon épaule meurtrie m’épargne la confrontation avec ces deux futurs amis. Madame Lule me détache, je chancelle et tombe à genoux.

Pause méritée. 

Madame Lule m’ordonne de m’allonger sur un tapis. Elle m’attache avec des sangles du haut de mon thorax jusqu’à l’extrémité de mes pieds. La sensation de dépendance est extrême, érotique, presque indescriptible.
Elle place des électrodes sur mon sexe et sur mes testicules. L’appareil sur lequel elle les branche m’envoie des vagues de courant électrique. La fréquence des vagues est pilotée par la musique ambiante et le volume de mes plaintes.
Madame Lule augmente progressivement la force des vagues, roulette de Wartenberg sur les tétons, vibromasseur sur le penis. Tout mon bas ventre aspire à la jouissance.
Je ne sais plus où je suis.
Je veux plus.
Je perd le contrôle.
Paroxysme.

– Rouge !

Je n’en peux plus.