Madame Lule

Dominatrice à Paris

Mains-sorcières

(Jeux privés)

Avec lui j’ai les mains-sorcières, les mains diseuses de bonne aventure et de mystères,
dès que je le touche il y a cette onde électrique, mes lèvres contre sa peau c’est encore pire, ce sont tour à tour un pays, un continent, un monde, une galaxie, un univers qui s’ouvrent,
Byzance-sur-Comète, ripailles, agapes et festin de chair,
Il a soufflé « J’aime tellement votre peau » et j’ai compris « Je suis tellement plein d’amour »,
mais à décaper les non-dits les deux sont vrais, je crois, quand bien même nous feignons d’ignorer quelle pièce se joue sur la scène aux rideaux cramoisis,

Pas un mot échangé depuis son arrivée, il a sonné en bas, j’ai guetté ses pas dans l’escalier puis sa longue silhouette par le judas, pas besoin de sonner, ma porte s’est ouverte sur le fil tendu entre nos pupilles,
un sourire qui plisse, son air malicieux à me découvrir habillée-maquillée-coiffée avant que je ne devienne furie,
une enjambée pour un baiser de retrouvailles, lui si grand qu’il doit beaucoup se pencher et moi qui agrippe encore ma porte blindée que soudain je repousse à la volée,
BAM !
J’enlace l’épaisseur du manteau, de l’écharpe et du pull, sous la laine l’animal, et sous l’animal l’impalpable du coeur, du cerveau et de l’âme, m’y fourrer pour les lécher de haut en bas,
oreilles-pensées-orteils-Ça-sexe-Moi-nombril-Surmoi-chevilles-désirs-aisselles-spasme,

Mes doigts qui l’étouffent avant de se faufiler, impatients puis paresseux, sur ses tétons, ses lèvres et son cul, écarter ses fesses et le contempler, m’introduire, laisser du jeu puis le rabattre brutalement contre mes cuisses, griffes arrimées à ses flancs,
c’est si beau, bouleversant et atrocement tendre de le prendre alors qu’il se donne, et il se donne avec tant de confiance et d’ardeur que jouis rien qu’à le prendre,
ma bite dehors, ma main entière refermée à l’intérieur de ses entrailles, il est ma gangue brûlante, mon fourreau, mon prince écartelé,
tourne-tourne mon poing dans son ventre, va-et-vient mon bras, fort-doux-vite-lent-fort,

Griffe ma bouche,
embrassent mes jambes,
mordent mes ongles,
tous ses poils hérissés, son souffle pressé et ses plaintes,

Et la ceinture qui vole et cingle dru,
et les cris, et les larmes,
et la tendresse des bras refermés, l’étreinte qui rassure et la bouche qui supplie « Encore ! »,
et les marques, longtemps.

Lovée contre sa poitrine, mes mains sorcières à plat sur son visage, je lui murmure que pour moi, avec cette intensité, cette profondeur et cette violence crues, on atteint autre chose que la jouissance. Des mémoires enfouies, peut-être. Une intimité ou une vérité radicales, pour sûr. Le coeur même de la turbine, l’oeil du cyclone, l’âme ou un truc sans nom, partagé et ténu, qui vacille. On s’est abandonnés et à l’intérieur ça a lâché ou bougé, quel que soit ce « ça » qui nous soude et nous transforme. Et ça peut effrayer, oui, comme un abîme qui s’ouvre là où l’on croyait le terrain stable.

Je pense qu’il l’a compris, ou du moins qu’il commence à l’entrevoir : faire mal, ça peut aussi aimer fort.
Ce qu’on appelle BDSM a si peu d’un jeu, parfois.


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