La symphonie fantasmagorique

 

Comme je vous l’ai écrit cette rencontre pour moi a été magique, un vrai petit chef-d’œuvre, inimaginable pour une première rencontre. En fait, c’était absolument incomparable à tout ce que j’avais vécu jusqu’à présent avec d’autres dominatrices. Mes autres expériences avaient toujours été dans un formalisme stéréotypé BDSM – hormis le social time.
Pendant les séances j’étais mutique, sauf demande des Maîtresses pour compter les coups, pour les remercier des mauvais traitements, ou de répéter à haute voix que j’étais « une  mer.. , une pu.. , etc. ». Cela faisait partie du cérémonial et la plupart du temps j’y trouvais du plaisir. Mais avec vous c’était totalement différent, dès le départ je me suis senti en totale confiance et décontracté – sans doute un peu trop puisque vous avez dû logiquement me rappeler à l’ordre avec votre voix suave mais ferme afin que je conserve un maintien respectueux devant vous.
Le ton était donné et cela m’a beaucoup plu.

L’entrée en matière progressive avec un mixte social time et le début de séance a été parfaite pour cette première rencontre.
Le premier vrai test sur la sensibilité de mes tétons m’a mis en condition. Je ne sais d’ailleurs pas si mon téton gauche auquel vous avez fait du bien en appliquant le précepte Synthol « ça fait du bien là où ça fait mal » est extrêmement sensible comme je le pense ou si l’avez traité avec une vigoureuse gentillesse qui vous ouvre des perspectives pour le futur.

Après quelques ablutions, je me suis présenté devant la porte de l’Alambic et j’ai actionné le heurtoir pour, après une courte attente, sauter dans l’inconnu. L’ambiance sombre et la musique m’ont tout de suite enveloppé et j’ai su que j’étais exactement à l’endroit où je voulais être avec une sublime Maîtresse-Femme qui allait jouer sa partition sur mon corps et mon âme.
La suite m’a confirmé mes premières impressions, la symphonie sensorielle que vous m’avez fait subir m’a subjugué. Après le rite de pose d’un collier actant ma soumission puis m’avoir conduit à la place privilégiée qui m’était réservée pour la séance, vous avez entamé l’exécution de votre première œuvre « la symphonie fantasmagorique » de Madame Lule en attaquant le premier mouvement  « tempête de sable sur un corps nu » qui a produit chez moi un éveil sensoriel incroyable, y compris lors des quelques rafales plus appuyées.
L’exécution a été faite d’une main de Maître(sse) et l’effet décuplé par votre voix mutine et votre regard malicieux et narquois. Cela a fait monter mes endorphines et m’a rendu joyeux. Comment pouvais-je imaginer que lors d’une rencontre avec une Maîtresse les impacts même piquants me rendraient hilare en me procurant une émotion inédite et jubilatoire ?

Après les mouvements se sont enchaînés dans un crescendo savamment dosé sans que le précepte Synthol « ça fait du bien là où ça fait mal » se démente. J’étais aux anges jusqu’à votre annonce de l’exécution du dernier mouvement « Toccata sans Fugue (possible) à la langue de dragon ». Mon allégresse s’est teintée d’une légère anxiété et j’ai craint de devoir recourir au code rouge afin d’arrêter l’exécution de votre œuvre. Fort heureusement il n’en n’a rien été mon corps a sublimé les cinglantes caresses de la langue de dragon , même ma verge a semble-t-il apprécié le traitement qui, il est vrai, a été assez doux dans son cas en voulant indiquer le nord magnétique.
L’exécution de cette première œuvre achevée vous avez enchaîné (si j’ose dire) ce concert sensoriel par un morceau pour cordes. Un morceau nostalgique pour moi avec le bondage des pieds, une attention de votre part qui m’a profondément ému. J’ai cru un moment que cette partie serait plus statique mais là encore en bonne cheffe d’orchestre vous avez su utiliser votre baguette pour impulser le tempo et battre la mesure sur ma voûte plantaire.
Vous m’avez également fait découvrir le plaisir des chaînes, leur lourdeur et la froideur du métal est une sensation nouvelle et jouissive à explorer absolument. Cela contredit un dicton de mon cru « Là où il y a de la chaîne il n’y a pas de plaisir ».

Tout était parfait et j’ai même cru un moment que jouir n’était pas vraiment nécessaire pour cette première rencontre parfaitement réussie. La fin de la séance a complètement effacé cette pensée fugace. L’arrivée sur mon sexe de la boule vibrante noire m’a dans un premier temps comblé car une fois de plus vous avez titillé ma fibre nostalgique. Cependant très rapidement j’ai été très frustré car la vibration était insuffisante pour me faire jouir et j’ai cru que je ne parviendrais pas à un orgasme.
Je ne sais pas si cela était intentionnel de votre part mais ma frustration a été énorme sur le moment c’était une petite torture, j’étais prêt à tout pour que vous augmentiez la stimulation. Heureusement la magic wand blanche est arrivée qui associé aux impacts sur mes voûtes plantaires m’ont fait jouir dans un prodigieux orgasme. Jouir en étant attaché décuple les sensations et j’espère ne pas avoir sonorisé tout l’immeuble avec mes râles de plaisir.

 

Texte de Y.