Un quasi sans faute

Pour le début de la séance, Madame Lule m’invita à découvrir sa nouvelle création, les oubliettes. J’étais très honoré d’être entré pendant quelques instants dans cette prison, sombre, intimidante et mystérieuse.
Dans une ambiance chaleureuse avec un fond de musique apaisant, Madame Lule m’invita à me placer dos à elle sur la croix de Saint-André. Elle m’expliqua que l’objectif de ce qui allait suivre serait de retrouver l’instrument avec lequel elle allait me fouetter.
Le premier instrument, selon moi, ne les ayant pas vus, était un fouet avec des lanières assez larges. Après quelques coups, elle me demanda de mémoriser les sensations de ce fouet pour pouvoir le reconnaître plus tard.
Le deuxième instrument était un fouet avec beaucoup de lanières, offrant une sensation d’impact plus lourd.
Le troisième instrument fut immédiatement reconnaissable dès les premiers coups : une langue de dragon.
Le quatrième instrument ressemblait au premier fouet, mais les lanières étaient soit plus longues, soit plus fines.
Le cinquième instrument était une langue de dragon, mais avec une forme différente, peut-être plus large.
Le sixième instrument était une canne en silicone, facilement reconnaissable parmi les autres instruments.
Après avoir essayé de mémoriser ces six instruments, Madame Lule me tendit un dé et me demanda de le lancer au sol. Le nombre qui s’afficherait serait le nombre de coups d’un des six instruments. Je lançai le dé et tombai sur le chiffre 5. Je me repositionnai sur la croix de Saint-André et essayai de me concentrer pour retrouver l’instrument que Madame Lule allait choisir. Au bout des cinq coups, je compris qu’il s’agissait d’une langue de dragon, donc c’était soit le troisième ou le cinquième instrument. Après réflexion, je lui ai dit que je pensais que c’était le troisième instrument. Elle me répondit :
— C’est exact.
Je relançai le dé et tombai sur 4. Pour celui-ci, je reconnus facilement le deuxième instrument grâce à ses impacts lourds.
Je relançai le dé et tombai sur 2. Cette fois-ci, c’était moins évident, donc je décidai de choisir par déduction. Je ne reconnaissais ni une langue de dragon, ni la canne, ni le fouet aux impacts lourds. Il ne restait plus que le premier et le quatrième instrument. Après quelques hésitations, je choisis le quatrième instrument. Elle me répondit :
— Vous avez raison, vous vous débrouillez pas si mal.
Après plusieurs lancers, je réussis à faire un quasi sans faute, même si à la fin cela devenait plus difficile de les différencier.
Après m’avoir fouetté une partie de mon dos et de mes fesses, Madame Lule m’invita à m’allonger sur le sol, sur un tapis. Elle ramena une boîte en m’indiquant qu’elle allait me faire découvrir l’électrostimulation. Elle commença par une roulette de Wartenberg électrifiée qu’elle laissa rouler le long de mon corps. Cela procurait une sensation étrange et à la fois réjouissante, avec un effet piquant.
Par la suite, elle disposa une paire d’électrodes à l’intérieur de mes cuisses et une autre au bas de mon ventre. Elle alluma les électrodes puis augmenta l’intensité jusqu’à sentir les premiers effets. Au début, les électrodes délivraient des impulsions dans la zone locale qui étaient à la fois surprenantes et agréables pour une toute première fois. Bien évidemment, lorsque Madame Lule augmenta l’intensité de ces impulsions, je remarquai tout de suite les autres effets des électrodes. À partir d’un moment, je sentais que les impulsions devenaient de plus en plus intenses et que les répercussions de ces impulsions se propageaient de plus en plus le long de mes jambes. C’était à la fois surprenant et fascinant de voir comment mon corps réagissait à ces stimulations.
Ensuite, Madame Lule continua en changeant le mode, en mettant des impulsions sous la forme de vagues. Je ressentais une différence qui était intéressante. Après quelques minutes, Madame Lule me confia que ses électrodes pouvaient se déclencher à partir de l’onde d’un son.
À la suite de cela, je lui racontai que le mois dernier, j’avais écouté une de ses bulles sonores qui s’appelle “Bonheur, Douleur !” publiée sur La Férule, où j’avais explosé de rire parce que Madame Lule et Flonflon s’étaient tous les deux fait électrocutés à cause de l’activation des électrodes par le son. Ce moment rappela des souvenirs à Madame Lule qui nous fit bien rire.
À la suite de cela, je lui dis :
— Heureusement que vous n’avez pas mis du rock en musique de fond.
— Oh attendez, j’ai une idée.
Après quelques instants, Madame Lule revint et me dit :
— Je viens de changer de musique, j’ai mis une musique du groupe Metallica.
À ce moment-là, je me dis :
— Oh mon dieu !!!!
En une fraction de seconde, une suite logique me vint à l’esprit.
— Qui dit rock dit basse et qui dit basse dit activation des électrodes.
J’ai tout de suite compris ce qui allait m’arriver. Dès les premières notes de musique, les électrodes se sont tout de suite activées et cela quasiment pendant toute la durée de la chanson, le tout pour le bonheur de mes muscles !!! De plus, n’écoutant pas de rock et ne connaissant pas cette musique, je n’arrivais pas à anticiper les refrains et à chaque fois je me faisais avoir sous les rires de Madame Lule.
Ensuite, elle reprit la roulette de Wartenberg et commença à parler au micro, et j’ai tout de suite senti les électrodes s’activer sous l’effet des ondes sonores.
— Vous allez bien ?
— Oui, ça va (en grimaçant).
— Vous êtes sûr ? Au vu de votre visage, je ne suis pas sûr (en rigolant).
— Si, si, tout va bien (en grimaçant).
Quelques instants plus tard, Madame Lule se leva et revint avec une bougie à la main et un glaçon dans l’autre. Elle commença à verser les premières gouttes de cire tout en faisant glisser le glaçon sur mon ventre, offrant une sensation contrastée de chaleur et de fraîcheur qui me fit frissonner de plaisir.
J’étais ravi de la séance, d’avoir exploré des aspects de moi-même que je ne connaissais pas et d’avoir vécu un moment inoubliable empreint de découvertes et de surprises.
Témoignage de K, en apprentissage, chaque séance apportant son lot de surprise (et de douleurs !).