Mon beau sapin
Madame,
Il est temps.
Si je note toujours mes souvenirs marquants (!) dès la fin d’une séance, il me faut toujours un peu de temps avant d’entreprendre de les mettre en forme.
Quand je repense à notre séance, ce sont ses sommets qui me reviennent en premier. L’enchaînement des piqûres de la roue (kipik), les pincements, les coups, les instruments de fessée qui ont failli me conduire à l’orgasme et mes larmes, qui coulent librement à la toute fin de séance accompagnant un retour sur terre libérateur et doux.
C’est le sommet du sapin de Noël, l’étoile qui le couronne mais, pour moi, ce n’est pas l’essence même de la séance.
Les branches intermédiaires, le fait d’être attaché, vulnérable, soumis à votre plan et à vos inspirations. Les sensations très intenses : la douleur et ses endorphines, la frisson de vous sentir allongée ou assise sur moi, la douceur de vos bas glissant sur les miens.
Les branches basses, la présentation et l’habillement de Marthe, la mise en place du collier, les rimes en « ette », l’odeur si caractéristique de votre donjon, votre rire et puis la musique ou plutôt, cette fois, son absence.
Et enfin, les fondamentaux, tronc ou racines si l’on veut. Le moment où j’entre dans votre appartement et la courte discussion qui s’ensuit dans un mélange d’appréhension et d’impatience. La confiance qui me conduit à frapper à la porte du salon sans hésiter.
C’est cet équilibre des choses qui, pour moi, rend nos séances si riches et si apaisantes. C’est ce qui fait que je me sens si vivant après.
F, ou Marthe, c’est selon.