Le rythme des coups
Je ne vous ai rencontré qu’à l’Alambic donc le début de la séance est naturellement un peu différent /dans ce nouveau lieu/ mais très vite, vous me faites me déshabiller puis vous emparez de ma ceinture. Le cuir émet un son caractéristique, révélé entre vos mains. Mon expression, dites-vous, réveille vos plus bas instincts !
Je ne suis pas certain que ce n’est pas une chose que je vais regretter, mais j’aurais détesté que vous me disiez que mon expression vous laissait indifférente ! Alors je vais prendre ma douche et je me présente devant vous en tremblant !
Marthe entre en scène !
Marthe doit mettre sa cage les mains liées et les yeux bandés. C’est plus simple pour moi que vous l’aviez imaginé. Peut-être est-ce lié à ma mauvaise vue qui m’a habitué à faire les choses à l’aveugle. Vous m’annoncez alors ce qui m’attend. Nettoyer la pièce avant de goûter la croix de Saint André puis de procéder à quelques expériences dans l’espace médical.
Je commence donc le nettoyage d’abord sous les moqueries puis sous les coups de martinet. Je me concentre : une largeur de parquet après l’autre. J’aurais bien risqué un commentaire sur l’accumulation de poussière et de saletés sur le sol mais les coups de martinet me dissuadent d’ouvrir la bouche. Les provocations seront pour une prochaine fois !
D’un coup de balai mal maîtrisé, je renverse la poubelle. La punition est immédiate. Appuyé contre le mur, le martinet tombe sur mes fesses, mon dos, mes cuisses, sur tout mon corps. Les coups sont lourds, profonds, parfois un peu cinglants parfois plus caressants.
Un martinet plus cinglant prend le relai puis votre main et enfin le retour du martinet plus lourd.
Les coups s’enchaînent au rythme de la musique. J’ai à peine le temps de me dire que votre bras doit souffrir d’une telle intensité que je suis emporté par le rythme des coups et de la musique, par les sensations de douleur et de plaisir. Je sens monter cette sensation qui a pu, parfois, me conduire à l’orgasme pendant une fessée.
Je m’abandonne à ce plaisir sans plus penser à rien d’autre.
La musique s’arrête et les coups aussi. Vous me conduisez à la croix de Saint-André. Sans un mot. Juste quelques impulsions sur mon dos, sur mon épaule pour me guider, me tourner.
Me voilà attaché dos à la croix ! Bras, jambes puis le corps ceinturé. Je sais à ce moment que je suis impuissant à me libérer seul.
Mon sort vous appartient. Pourtant, en dépit de quelques menaces, je ne peux réprimer un sourire quand le ventilateur tombe en pièces détachées entre vos mains !
Les coups pleuvent à nouveau, cinglants ou lourds, forts ou caressants. Le rythme est différent. Ventre, tétons, cuisses et même quelques coups sur les testicules. L’appréhension est forte pour ces derniers mais aucune douleur extrême ne me sort de mon état second. Quelques coups donnés par vos poings fermés tambourinent aussi sur ma poitrine.
J’ai du mal à décrire mon état à ce moment.
L’alternance entre le bandeau et la vue.
L’alternance entre les coups, les pincements, les caresses.
L’alternance entre les rythmes rapides et lents.
L’alternance entre les coups sourds, profonds ou cinglants.
L’abandon, la sensation de vous appartenir ou à tout le moins d’être votre jouet.
La sensation que la séance a déviée du cours prévu et que vous dansez devant moi aux différents rythmes dans une improvisation maîtrisée.
Vos doigts dans les interstices entre les barreaux de ma cage, puis un plug et un vibro viennent remplacer l’impact des martinets. La montée du plaisir se poursuit. L’impression que tous les coups reçus ont ouvert mon corps et mon esprit au plaisir et que d’un coup, tout ce plaisir se recentre sous vos doigts.
Je me replie de plaisir !
J’ai perdu le fil du temps quand vous me donnez l’autorisation de jouir. Je fais durer ce moment. Chaque vague est un orgasme qui m’amène toujours plus prêt de l’orgasme ultime et il faut que vous me menaciez de révoquer l’autorisation pour que je me décide à franchir la limite. L’onde, brutale, est tellement extraordinaire !
Il faudra un peu de torture post orgasmique pour commencer à me ramener vers le monde réel.
Il faudra quelques coups de martinet doucement assénés pour que je me déplie à nouveau et que je revienne à moi puis à vous.
Ma tête tournera quelques minutes.
Mon corps s’en ressentira quelques heures.
Mon esprit mettra quelques jours à revenir à sa norme.
Mon sourire, lui, ne s’efface pas. Et quand par hasard il s’efface il me suffit de repenser à tous ces moments pour le faire revenir.
Témoignage de F.