C’était bien une inconnue…

Quant à notre séance de cet été, sous le signe de la chaleur comme à l’accoutumée, elle a été très spéciale. 

Au-delà de votre apparition dans le trou de la porte qui a failli m’arracher un cri de surprise, la présence d’une tierce personne a marqué la séance.

En particulier parce que je le savais à l’avance.

En particulier parce que cette personne m’était inconnue.

En particulier parce que j’ignorais quelle serait son implication.

Cette présence ajoute une pression en amont et une incertitude pendant la séance.

Elle modifie de manière très légère votre façon de jouer et j’aime déceler ces subtils changements dans vos mots et vos postures. Un peu comme vos intonations changent quand vous enregistrez une session.

Une fois en tenue de Marthe, vous m’interdisez de regarder dans la pièce à côté puis me bandez les yeux. Sans lunettes, dans la pénombre, je suis de toutes façons incapable de reconnaitre une personne. C’était d’ailleurs une de mes angoisses : que ce soit une personne que je suis supposé connaître et que je ne la reconnaisse pas. Notre échange de « Bonjour » les yeux bandés n’y changeront rien. Un mot ne m’aura pas suffit à exclure que ce soit une connaissance.

La séance se déroule avec cette inconnue dans un coin de ma tête. La croix, l’impact, les griffures, les pincements, la roulette, les chatouilles.

La saturation cognitive qui me conduit à lâcher prise et à (presque) oublier la présence d’un témoin.

Enfin ! Je me retourne et je peux regarder l’inconnue. Mais quatre mètres de distance, la pénombre et l’absence de mes lunettes ne me permettent toujours pas de conclure avec certitude… tant pis, ça attendra encore un peu !

Je m’allonge alors sur le dos selon vos instructions et les ceintures commencent à me serrer progressivement. Quelle douce sensation, que j’aime cette perte totale de contrôle. J’ai, cette fois, un peu plus osé tirer sur les liens pour éprouver mon impuissance à me libérer. C’était bon… comme c’était bon… Même la douleur causée par ma cage (je n’ai compris qu’à la toute fin ce qui s’était passé) ne m’a pas empêché de profiter de ce moment magique. Toujours plus de ceintures pour me sentir totalement immobilisé et puis les jeux plus inhabituels, breathplay, trampling et vos pieds sur mon visage pour ajouter au sentiment d’abandon total dans lequel j’étais.

Viendra comme d’habitude le retour sur terre. Doux, nuageux, humide et tendre. La découverte – enfin ! – du visage de la voyeuse et la confirmation que c’était bien une inconnue.