Un petit maso est né

Madame Lule, Dominatrice à Paris.

On ne tombe pas sur un tel site par hasard. Véritable porte d’entrée dans votre univers foisonnant. Le verbe y est élégant, l’imagination féconde. A y regarder de plus près, ça n’est pas une invitation, c’est un sortilège.
Vous rencontrer devient rapidement une priorité.
M’abandonner à vos pieds mon projet. 

En arrivant à proximité du lieu de rendez-vous, je sens que la confiance toute relative que j’affichais jusqu’alors est en train de se dissiper. Et pourtant, je me sens privilégié.
Je n’ai pas fait grand chose pour mériter cela.
J’ai juste réalisé ce petit cheminement intérieur, celui qui autorise l’expérience des plaisirs interdits. L’appréhension est présente mais ce n’est pas la peur de la douleur qui a tant retardé cette rencontre.
Je crois que j’avais surtout peur que ça me plaise.

En tout cas je me retrouve à présent devant vous. J’avais passé mes dernières soirées à vous lire, à vous regarder, à vous écouter. Rapidement charmé par votre vivacité d’esprit et votre humour. Dans ce monde où tous les artifices semblent permis, je vous ai trouvé tellement naturelle.
Je savais déjà que j’adorais votre voix, votre phrasé, votre éloquence. Cela devenait compliqué de me trouver des excuses pour me refuser à vous. Mais à cet instant ces appréhensions semblent bien loin.

Je me retrouve nu, sanglé sur cette croix de saint André. Vous testez à présent mes réflexes avec cette roue de Wartenberg avant de m’assener une première morsure au niveau des poignées d’amour. Telle une proie résignée devant son sort, je pousse mon premier petit cri, qui sonne comme un encouragement. Avec un bâillon dans la bouche, il ne sonne pas bien fort. En tout cas ce sera le premier d’une longue série. 

En ce dimanche ensoleillé, les coups se mettent alors à pleuvoir, paradoxe du boudoir. Martinets, cravaches, badines, langues de dragon, paddle… Un vrai concerto rien que pour moi. En pleine maitrise de votre partition, vous alternez la puissance, vous passez en revu vos instruments sur mon petits corps. Vous ménagez la tension. J’y vois comme de petits entractes.

Le corps se redresse péniblement et déjà je me languis de vos coups. Des coups déposés comme des caresses. Des coups qui piquent, des coups qui brulent, des coups qui font mal. Mon dieu, c’est si bon.
La messe est dite, dans ce cruel boudoir feutré éclairé à la bougie, un petit maso est né.

Quand enfin vous me détachez de cette croix, ça n’est pas pour me rendre ma liberté. Allongé sur le dos au milieu de ce magnifique terrain de jeu qu’est l’Alambic, me voici avec les yeux occultés à attendre ma sentence. Les gouttes de cire s’abattent sur mon corps. Le supplice de l’attente se mue en délice pour les sens.

Je retrouve alors la vue, témoin privilégié d’un spectacle qui me dépasse. Mes jambes écartées tirées vers les cimes par un jeux de chaines, mes petites fesses s’offrent alors à vous.
Vous préparez soigneusement la chose, avec vos doigts de fées. Avec ce beau regard espiègle, vous voilà à présent harnachée, prête à me pénétrer.
L’esprit étourdi, le corps léger à votre discrétion, j’exulte à présent sous vos coups de reins délicats. Quel plaisir de vous sentir en moi, me fixant du regard comme pour sonder l’âme d’une brebis égarée.

Vous avez dis lâcher-prise ? Je ne tiens plus rien depuis un moment.

Lorsqu’enfin vous m’autorisez à jouir, je ne me fais pas prier. J’explose dans un ultime râle. Orgasme d’autant plus grand qu’il fut jusqu’alors interdit.    

Vous m’avez étreint avec une telle douceur, avec une telle tendresse, je ne m’attendais pas à cela. Alors que je reprends mon souffle, je constate l’évidence en vous contemplant chère maîtresse. Avec vous, je me sens en confiance. J’ai l’impression d’avoir rencontré une partenaire de jeu experte dans son domaine qui aime ce qu’elle fait et qui le fait bien. 
Je ne pensais pas qu’on allait autant rire d’ailleurs, ça ne gâche en rien l’expérience, au contraire.

J’avais pressenti par le passé un côté un peu maso dans mon rapport au corps. En fait je me rends compte que j’adore ça. Visiblement vous l’avez bien compris. Toutefois votre expérience vous permet le discernement qui s’impose entre la volonté et la capacité à endurer.

Grâce à vous, je découvre les contours d’un monde vaste qu’il me tarde d’explorer. Je dois cependant préparer cette expédition comme il se doit.

Pour parfaire mon apprentissage, je ne pouvais pas rêver plus belle maîtresse.