Belle de Jour, Arte

2 décembre 2024, Paris
J’entre dans un appartement hors du temps. Voilà des mois que je m’imprègne de Belle de jour de Kessel, puis de la vie de cet homme « larger than life ». Face à moi, la réalisatrice Manon Prigent. On a parlé de Kessel, des fantasmes, de désir et d’humiliation.

14 octobre 2025
Première du film au Cristine cinéma club, anciennement Action Christine, à Paris. J’y suis !

22 octobre 2025
Le film est visible sur Arte.tv jusqu’au 21/04/2026. Pour le voir, c’est ici.

Le pitch :

Près d’un siècle après sa parution, quel regard porter sur le roman de Joseph Kessel (transposé à l’écran par Luis Bunuel) dans lequel une bourgeoise découvre le plaisir en se prostituant ? Nourri des analyses de travailleuses du sexe, ce documentaire met au jour le véritable sujet du livre : le désir masculin.

Œuvre de l’écrivain aventurier Joseph Kessel, Belle de jour met en scène Séverine, jeune femme aisée, sincèrement amoureuse de son mari, qui va faire l’expérience de la volupté, d’une soumission jouissive insoupçonnée, en poussant les portes d’une maison close. Publié en 1928, ce roman révulse une France bourgeoise et corsetée qui nie le désir féminin, perçu comme une menace. En 1967, l’adaptation cinématographique de Luis Buñuel, avec une Catherine Deneuve qui oscille entre plaisir masochiste et culpabilité, ne fait qu’accroître le scandale. Mais à qui appartiennent les fantasmes de Séverine ? Et, un siècle plus tard, le récit de leur assouvissement déclencherait-il encore des réactions outrées ?

Mécanique des fantasmes
Pour répondre à ces questions, Manon Prigent réunit, dans un appartement hors du temps, d’actuelles ou anciennes travailleuses du sexe, qui lisent et commentent des passages du roman dans lequel Kessel expose le “divorce terrible entre le cœur et la chair” qu’il a lui-même expérimenté auprès de sa première épouse, tuberculeuse. Riches de leurs expériences intimes et de celles que leurs clients partagent avec elles, dépositaires des tabous de la société, elles mettent au jour la mécanique des fantasmes et auscultent, à l’aune des avancées féministes, le véritable sujet du livre : le désir masculin. Une relecture pertinente, illustrée d’archives et d’extraits du film de Buñuel.