Il ressemble à Jésus, un Jésus assis à genoux, les bras ouverts et les cuisses écartées avec, saillant drue de son bas-ventre, sa verge cramoisie.
– Gare à tes genoux, ils deviennent vite douloureux dans cette position !
Ma sollicitude lui fait hocher la tête.
– J’ai une surprise pour toi, ne bouge pas !
Une surprise ? Il me suit du regard, intrigué, sans esquisser un geste puisque je le lui ai interdit.
Sa surprise, c’est un long couteau qui capture les flammes des bougies.
Contre son cou, la lame,
sous son menton et en travers de son torse, la pointe,
contre sa bite la lame et la pointe, chaude vulnérabilité des organes contre le métal désormais tiède.
Qu’il est tentant, si merveilleusement tentant d’appuyer, haut-bas-fragile, découper selon les pointillés, de dessiner une estafilade, d’entailler pour qu’enfin le sang perle !
Jésus halète contre ma poitrine. Il est moite, d’angoisse et de foutre. J’entends à travers ses os tourner les rouages de son cerveau :
« Elle ne me coupera pas après m’avoir demandé de prendre garde à mes genoux… Mais si elle me coupait quand même ? »
Je pouffe à son oreille avant d’y murmurer :
– Avant que tu ne partes d’ici, avant qu’on ne se sépare, toi et moi, je voudrais que tu comprennes ça : la peur et le désir, c’est souvent la même chose… Comme à cette minute, vrai ?
Et lui, sidéré avec son chibre prêt à exploser tel un ballon à hélium, ne peut qu’acquiescer et souffler en retour :
– Oh oui, Madame. Oui.
Écrit par Madame Lule, Dominatrice à Paris.
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